Frédérique Martin et moi-même nous invitons à nouveau mutuellement dans le cadre des vases communicants. J'accueille son poème ci-dessous, tandis que mon texte est reçu chez elle, précisément ici :
UN MATIN
Cette route est mauvaise
avait prophétisé la vieille
son doigt tordu par des os récalcitrants
en ruminant quelque ignoble débris
tiré de son dentier bancal.
Sur le si bas côté
la route l’a vomie,
dans son manteau de poils
noirs et blancs
que la brise caresse
avec la douceur
d’une mère très aimante.
Elle gît,
tout à l’offense
d’avoir croisé le fer
de plus robuste qu’elle.
Elle gît,
après qu’un râle soit monté
qu’il ait enflé dans un cri
retenu
puis happé par un coup.
Un seul –
comme le mot gravé dans le marbre
– coup
Qui l’a étendue
pattes raides
tendues vers cette ligne
où l’horizon se dérobe
où la terre se réconcilie.
L’oreille vive
malgré la chair durcie,
elle me tournait le dos.
Sans doute pour m’épargner
– les bêtes sont pudiques –
l’offrande qu’elle avait faite
sur l’herbe encore humide
de son œil
exorbité.
.../...
Liste des autres participants aux vases communicants :
Mathilde Roux et Jean-Marc Undriener
Poivert et André Rougier
Euonimus Blue et Éric Dubois
Danielle Masson et Jérôme Fandor
Virginie Gautier et Ana NB
Anne Savelli et Olivier Hodasava
Anne-Charlotte et Christopher Sélac
Lirina Bloom et Nicolas Bleusher
François Bonneau et Pierre Ménard
François Bon et Arnaud Maïsetti
Christine Leininger et Camille Philibert-Rossignol
Michel Brosseau et Guillaume Vissac
Christine Jeanney et Piero Cohen-Hadria
Anna Jouy et Murièle Modely
Sabine Normand et Wanatoctoumi
Elizabeth Legros-Chapui s et Amélie Charcosset
Martine Horovitz Silver et Valérie Pascual
Déborah Heissler et Christophe Sanchez
Catherine Désormière et Dominique Hasselmann
Madame de Keravel et Dominique Autrou
Maïa et Louise Imagine
Maryse Hache et Laure Morali
Eve de Laudec et Brigitte Célérier
Bcp aimé ton jeu avec les temps passé-présent-passé qui ameublit la dureté de ce poème. C'est ton style, ton style. Bises morvandelles.
RépondreSupprimerJe t'embrasse Gilles.
RépondreSupprimerZut et re zut, le mot qui me trottait en tête en découvrant ce poème vient de s'enfuir dans un coin de la mémoire percée.
RépondreSupprimerIl décrivait si bien les entrelacs de ce cruel conte poétique balancé avec une nonchalance calibrée, en trompe œil jusqu'à la chute finale. Il est un cocktail détonant et plaisant, ô combien, d'observations fines, de tendresse sarcastique, de surprise ,habilement, téléphoné....Il reste léger . Les mots dansent des entrechats. Une anecdote morbide se déroule décrite avec une drôlerie mesurée qui empêche la larme de jaillir mais retient le sourire....Il faut vous garder à l’œil, Frédérique, pour ne pas rater vos pépites . Si vous deveniez chroniqueuse en chiens écrasés , je m'abonne .....
Oh non Patrick, je suis trop sensible pour ce genre de chronique.
RépondreSupprimerJe l'ai lu plusieurs fois de suite. Toujours très bien.
RépondreSupprimerMerci Francesco, surtout venant de vous.
SupprimerOui, très bien.
RépondreSupprimerC'est bien quand vous vase-communiquez, j'trouve. :)
Coucou Sophie :)
RépondreSupprimervin diou ! jusqu'avant la photo clôturant le poème, je lisais autrement... me disais elle y va fort la frédérique :)
RépondreSupprimerLa photo, c'est pour le souvenir. Je pense que votre première lecture, Michèle, était la bonne.
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